Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
En robe, les avocats ont défilé en mémoire de leur bâtonnier Me Monferrier Dorval, tué chez lui dans le quartier où se situe également la résidence présidentielle.
Me Françoise Bonhomme déplore cette impunité devenue la règle dans le pays. « Cet assassinat montre le degré d’intouchabilité de ceux qui font les crimes, s’insurge-t-elle. Parce que les crimes restent impunis jusqu’à date… Nous côtoyons la mort tous les jours, donc je pense que le sentiment de peur, beaucoup d’entre nous l’avons laissé derrière. »
Un exemplaire de la Constitution à la main, Me Katiana Philippe rappelle ses responsabilités à Jovenel Moïse : « Dans la Constitution, il est dit à l’article 19 que l’État a l’impérieuse obligation de protéger le droit à la vie, au respect, etc. Aujourd’hui, ce droit est bafoué. Je viens donc avec la Constitution pour rappeler de bien se souvenir de l’obligation qu’il a. »
Qu’il s’agisse du meurtre de Me Dorval ou des attaques répétées des gangs contre les quartiers populaires comme celui de Bel Air ces derniers jours, les citoyens exigent que, finalement, un jour, les enquêtes aboutissent.
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