À la Une: Michelle Obama, star du coup d’envoi de la convention démocrate

Après le coup d’envoi, ce lundi 17 août, de la convention démocrate, un visage est à la Une de presque tous les journaux aux États-Unis ce mardi : celui de Michelle Obama. L’ancienne première dame « a laissé de côté sa réticence à s’engager dans un combat politique » pour « délivrer un discours passionné », se félicite le New York Times. « La force viscérale du message de Michelle Obama a éclipsé absolument tout le reste », constate de son côté The Hill. Le quotidien reconnaît qu’« il est difficile de faire en sorte que les discours prononcés devant une salle vide paraissent convaincants. L’ex-première dame a été la seule à transcender ces limites ».

« Votez pour Joe Biden comme si notre vie en dépendait ». Le Los Angeles Times cite cette phrase et constate que tout en restant « au-dessus de la mêlée politique », Michelle Obama est devenu « la boussole morale du parti démocrate et de toute la nation. En résumé, Michelle Obama a dit aux Américains que s’ils sont attachés à la décence et s’ils se soucient les uns des autres, ils ont besoin d’un nouveau président ».

Le « moment Bernie Sanders »

Pour l’éditorialiste du Wall Street Journal la star de la soirée était Bernie Sanders. « Le socialiste du Vermont, si longtemps une voix dans le désert, s'est vu attribuer une place importante pour son intervention », écrit le quotidien économique. « Ce qui montre à quel point le parti démocrate a adopté ses idées de gouvernement. Des idées autrefois considérées comme radicales mais qui font désormais partie de la plate-forme de Joe Biden. Pour Bernie Sanders c’était son moment. Il l'a mérité », estime le journal.

John Kasich, le républicain qui rejoint Joe Biden contre Donald Trump

Autre apparition remarquée hier, c’était celle de John Kasich, l’ancien gouverneur républicain d’Ohio et candidat malheureux aux primaires républicaines en 2016 contre Donald Trump.

Le très conservateur Washington Examiner est visiblement furieux : « Le rôle de laquais pour des candidats aussi radicaux que Biden-Harris est indigne de quiconque prétend être un conservateur », s’insurge l’éditorialiste. « John Kasich est devenu ces dernières années un membre éminent d’un mouvement ‘tout sauf Trump’ au sein du camp conservateur », rappelle de son côté le Plain Dealer, un journal local de Cleveland. « Avec son intervention à la convention, les démocrates espèrent attirer vers eux les électeurs républicains modérés et les indépendants de tendance conservatrice ».

Rassembler, c’était le mot d’ordre ce lundi soir. « Vraiment ? », s’interroge ce mardi le Houston Chronicle. Le journal constate l’absence en cette première soirée d’un représentant d’envergure de l’électorat hispanique. Pour le Houston Chronicle c’est un très mauvais signal. « Prendre le vote des latinos pour acquis est une grave erreur stratégique du parti démocrate ».

Une convention pas comme les autres

Pour le New York Post, proche de Donald Trump, ces deux heures virtuelles n’étaient de toute façon rien d’autre qu’un enchaînement stérile de vidéos mal enregistrées. « Même les pauses musicales avaient un côté gênant. Les chaînes de télévisions avaient beau tenter de redynamiser leur couverture en faisant intervenir le plus souvent possible leurs analystes, à la fin de l’exercice l’Amérique était comme déshydraté ». Et le tabloïde de conclure : « Quand vous coupez une convention de son lien essentiel avec la réalité, à savoir les gens, vous lui enlever toute signification ».

Un avis que ne partage pas le Washington Post. Le journal estime au contraire que cette convention version 2020 correspond « exactement à notre époque : nous pleurons les morts, victimes d’une pandémie dont la gestion lamentable par Donald Trump a mis fin à nos vies d’avant. Nous traversons l’un des pires moments de notre histoire. Il n’y a rien à célébrer ».

Haïti : troisième rapport sur la gestion des fonds PetroCaribe

En Haïti, la Cour supérieure des comptes a publié lundi son troisième et dernier rapport sur la gestion des fonds Petrocaribe, plus de deux milliards de dollars d’aides prêtés à Haïti par le Venezuela entre 2008 et 2016. Comme pour les précédents audits, le constat est sans appel : entre 2010 et 2016 la gestion de centaines de millions de dollars a été au mieux calamiteuse au pire frauduleuse.

« Les fonds PetroCaribe ont été dilapidés parce que beaucoup de responsables l'ont voulu, l'ont organisé ou l'ont laissé faire. Les institutions de contrôle n'ont pas fait leur travail », constateLe Nouvelliste. Difficile de savoir, estime l'éditorialiste, si « l'ensemble du système de comptabilité public est défaillant, si toutes les instances de contrôle ferment les yeux ». Difficile aussi de savoir aussi si les responsables de ces détournements vont devoir répondre devant la justice ou « si l'État va tenter de ne pas faire les mêmes erreurs. La seule façon de sortir de la mauvaise gouvernance », conclut Le Nouvelliste, « c'est de revenir aux règles de l'art de la gestion publique, et cela passe par le contrôle rigoureux des contrats et de chaque dépense ».

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