À la Une: Accord entre Israël et les Émirats, une victoire diplomatique pour Donald Trump

Sous les auspices de la Maison Blanche, Israël et les Émirats arabes unis se sont engagés ce jeudi à normaliser leurs relations diplomatiques en échange de la suspension du projet israélien d’annexer une partie des territoires palestiniens occupés.

Pour le New York Post, soutien inconditionnel de Donald Trump, cet accord est « la preuve éclatante que la politique menée par le président au Proche et Moyen-Orient est la bonne : l’administration a renforcé les liens américano-israéliens et les utilise maintenant comme point de ralliement pour les États arabes qui craignent l'Iran plus qu'Israël ». Cette réussite fait mentir toutes ces voix critiques - démocrates, pays européens et bureaucrates de l’ONU en tête - qui avaient faussement prédit que l’installation de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem et la reconnaissance de l’annexion par Israël du plateau du Golan conduiraient à une plus grande unité arabe et peut-être à la guerre», jubile le tabloïde. Et l’éditorialiste du New York Post de conclure : « Voyons maintenant si Joe Biden et les médias qui le soutiennent savent faire preuve de suffisamment d’intégrité pour reconnaître cette victoire de la diplomatie de Donald Trump ».

Du côté des journaux proches des démocrates, un éditorialiste du New York Timesparle d’un « tremblement de terre géopolitique qui bénéficiera aux modérés dans la région et qui isolera les radicaux pro-iraniens, pro-islamistes et anti-américains. Les États-Unis, Israël et les Emirats arabes unis ont montré ce jeudi pendant un bref instant que ceux qui prônent la haine et la division ne gagnent pas toujours. Cet accord », poursuit le New York Times, « est un bol d’air frais. Puisse-t-il se transformer en un vent de changement qui souffle sur toute la région ».

L’éditorialiste de la chaîne CNN, très critique envers le président, estime quant à lui qu’à quelques semaines des élections, cet accord représente pour Donald Trump la seule bonne nouvelle dans un flot de mauvaises. « Les grands perdants dans tout cela, ce sont les Palestiniens. La décision d'un État du Golfe de normaliser ses relations avec Israël est un coup dur pour leur cause. Cet accord reflète clairement à quel point la région et les priorités arabes ont changé ».

Le vote par correspondance attise de plus en plus de tensions

Comme le rapporte le Washington Post aujourd’hui, le président a encore une fois affirmé être opposé à la demande d’un financement d’urgence du service postal américain à hauteur de 25 milliards de dollars et à une aide supplémentaire de 3,5 milliards pour les États qui veulent améliorer le système de vote par correspondance en pleine épidémie de coronavirus. Ces deux financements réclamés par les démocrates figurent dans le nouveau plan d’aide économique actuellement dans l’impasse au Congrès. « Si nous n’acceptons pas cet accord, cela signifie qu’ils ne pourront pas avoir cet argent. Et cela veut dire qu’ils ne pourront pas avoir recours au vote par correspondance », a déclaré le président sur Fox News.

Ces paroles suscitent un véritable tollé dans la presse aujourd’hui

« L'administration Trump affame donc sciemment le service postal américain pour empêcher le vote par correspondance », lance le Los Angeles Times. « C’est une tentative pure et simple de supprimer des électeurs », s’insurge le Houston Chronicle qui parle d’ « une attaque contre la démocratie ». « Il est vrai que sous la présidence Trump nous avons eu droit à tout. Mais là vraiment on touche le fond ».

Le Chicago Tribune de son côté prédit qu’ « une poste débordée et sous-financée risque de causer plus de tort au parti républicain qu’aux démocrates lors des élections de novembre. Parce que les électeurs conservateurs sont en moyenne plus âgés et vivent plus souvent dans les zones rurales. Mais ce n’est que le cadet de soucis du président  », estime le journal. « Sa méthode consiste désormais à semer le chaos et le doute sur l’intégrité d’une élection qui se tiendrait en grande partie par correspondance. Une carte que Donald Trump compte jouer en cas de défaite. Et il ne s’en cache plus ».

Un autre journal d’Ohio, le Chicago Sun Times, conclut : « Cela devrait dégoûter chaque Américain qu'un président - pour favoriser sa réélection - travaille ouvertement à la destruction d’un droit inscrit dans notre Constitution, à savoir : la garantie d'élections honnêtes ».

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