Avec notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
Devant les bureaux de ce fonds de pension privé, dans le centre historique de la capitale chilienne, des dizaines de personnes, toutes masquées, sont venues demander des informations pour récupérer une partie de leur épargne retraite individuelle et obligatoire.
C'est le cas de Gary Lozada, 41 ans, un Péruvien sans emploi depuis avril : « C'est très difficile en ce moment, je survis avec mes indemnités chômage. » Les petits cotisants comme lui pourront retirer une part très importante de leur épargne retraite, environ 60 % dans son cas. Gary s'en servira pour les dépenses du quotidien.
Retraites faibles
D'autres, qui ont cotisé plus longtemps, comme Manuel Toledo, pourront retirer environ 10 % de leur épargne retraite. Ce Chilien d'une cinquantaine d'année va faire toutes les démarches via Internet : « Je vais m'en servir pour payer des dettes, qui n'ont fait que grandir à cause de la pandémie. Presque 90 % ira au remboursement de mes emprunts et factures. Ça m'enlève un poids ! »
D'après plusieurs sondages, plus de 8 Chiliens sur 10 sont favorables à cette réforme. Sans compter que le système de retraites actuel, hérité de la dictature du général Pinochet, est très impopulaire aujourd'hui, car les retraites versées sont extrêmement faibles.
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