Avec notre correspondante à Santiago du Chili, Justine Fontaine
En plein après-midi et en plein confinement à Santiago, l'approbation du texte par les députés a été accueillie par des concerts de klaxons et de casseroles. Il faut dire que la proposition de loi, très populaire, a été adoptée en première lecture grâce au vote de députés de droite, membres de la coalition au pouvoir. Et ce alors que le gouvernement a pesé de tout son poids ces derniers jours pour les inciter à voter contre le texte.
Un système de retraite critiqué
La proposition de loi, qui doit encore être examinée par le Sénat, prévoit que les Chiliens puissent récupérer environ 10 % de leurs cotisations retraite accumulées depuis le début de leur vie professionnelle. Car au Chili, le système de retraites, privatisé sous la dictature du général Pinochet, fonctionne par capitalisation. Autrement dit, il suit la logique d'une épargne-retraite individuelle et obligatoire, gérée par des fonds de pension privés.
Un système fortement critiqué dans la rue par les Chiliens depuis des années, car les retraites finalement perçues sont très faibles.
L'opposition justifie son vote par les aides trop tardives et insuffisantes décidées par le gouvernement pour les plus pauvres et les classes moyennes, durement touchés par les conséquences économiques de la crise sanitaire. Le gouvernement répond que le texte, s'il est adopté définitivement, fragiliserait énormément le système de retraites chilien.