Avec notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
Le ministère de la santé avait décidé d'assouplir le confinement pour plus d'un million d'habitants de la capitale à partir de ce mardi 28 juillet. Dans plusieurs communes du grand Santiago, les habitants pourront sortir librement pendant la semaine, et se réunir jusqu'à 10 personnes. Les sorties, qui étaient strictement limitées à deux par semaine et strictement encadrées, seront possibles librement depuis ce mardi 28 juillet, sauf le week-end. Certains commerces non essentiels peuvent également rouvrir comme les salons de coiffure, mais pas les bars et les restaurants.
À Santiago, on passe du centre-ville, qui est en confinement strict, à la commune de Ñuñoa presque sans s'en rendre compte. Dans ce quartier plutôt aisé de la capitale, quelques riverains, tous masqués, profitent de l'assouplissement des règles sanitaires pour se promener. « On était confinés depuis mars, alors c'est un soulagement de ne plus être obligés de rester enfermés, nous confie Fernanda, la trentaine. On pourrait même aller s'asseoir au soleil. Mais les chiffres restent élevés, alors il faut continuer de faire attention. »
Le nombre de nouveaux cas au Chili est en baisse depuis plusieurs semaines maintenant. Mais l'ordre des médecins et plusieurs experts jugent cet assouplissement prématuré, car la traçabilité des cas n'est selon eux pas assurée pour l'instant. Ils craignent se voir se répéter le scénario du début de la pandémie, quand le gouvernement avait mis en place le confinement quartier par quartier, ce qui n'avait absolument pas permis de freiner la contagion, et finalement contraint à confiner tout le grand Santiago mi-mai.
Rappelons que le virus a déjà fait plus de 13 000 morts au Chili, pour 18 millions d'habitants, proportionnellement plus que le Brésil, les États-Unis ou la France, d'après les chiffres officiels des ministères de la santé.
Pas de clients pour les commerces
À Ñuñoa en tout cas, les commerces sont encore peu nombreux à rouvrir au public, comme en témoigne Ana Sanabria, vendeuse vénézuélienne de bijoux bon marché dans une petite galerie commercial. « Pour l'instant, la majorité des autres boutiques de la galerie ne vont pas rouvrir, car leurs employés vivent dans des communes qui sont encore confinées, explique la vendeuse. Donc nous n'allons probablement pas recevoir de public pour l'instant, notamment pour des raisons de sécurité car il n'y a quasiment personne dans la galerie. »
Sans compter que les clients, qui venaient, eux aussi, souvent d'autres communes, ne sont pas encore de retour dans le quartier.
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