Au Brésil, le coronavirus progresse, les gouverneurs prennent des mesures

Avec 751 morts de plus en 24 heures, c'est un nouveau record quotidien au Brésil. Le pays le plus touché d'Amérique latine totalise désormais près de 150 000 cas de contamination et près de 10 000 morts du coronavirus. Devant l’inaction de Jair Bolsonaro, les gouverneurs prennent des mesures afin de freiner la progression.

Ces chiffres seraient bien dessous de la réalité, estiment de nombreux experts à cause du très faible nombre de tests pratiqués. Les chiffres officiels communiqués ce vendredi sont de loin les pires depuis le début de l’épidémie de Covid-19 dans le plus grand pays d’Amérique du sud : 751 morts et plus de 10 000 nouveaux cas enregistrés en 24 heures.

Et si l'on s'en tient aux chiffres globaux, en l’espace de dix jours le nombre de décès a pratiquement été multiplié par deux, la faute à une absence de mesures mise en place à l’échelle nationale. Jair Bolsonaro, le président brésilien, continue de faire la sourde oreille aux cris d’alarme lancés par les gouverneurs et les experts.

Cinq États très touchés

Cinq États sont particulièrement touchés : São Paulo et Río de Janeiro qui concentrent les deux plus grandes urbanisations du pays et les États du Pernambuco, de Ceará et d’Amazonas. Cinq États qui concentrent plus de 80% des cas et où le système de santé est au bord de l’implosion.

A Rio de Janeiro, 97% des places en réanimation sont occupées. Ce qui a donc obligé certains gouverneurs a annoncé le prolongement du confinement comme par exemple à Sao Paulo où il restera en vigueur jusqu’au 31 mai.

La gestion de l’épidémie par ailleurs fait craindre le pire chez ses voisins, notamment au Paraguay, pays confiné, où, selon le président, Mario Abdo Benitez, la moitié de cas détectés proviendraient du Brésil.

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► Pendant l'épidémie, la forêt amazonienne continue de bruler

En Amazonie, la déforestation continue, pire, elle s’accélère. C’est ce que révèlent des chiffres officiels brésiliens qui montrent que l’on est en train de se diriger vers un nouveau record de destruction de la jungle amazonienne.Une destruction largement encouragée par les autorités, même si des mesures ont été annoncées pour lutter contre le phénomène.

Plus de 1 200 kilomètres carrés de forêt ont disparu depuis le mois de janvier.
C’est 55% de plus que l’année dernière à la même période alors que l’année 2019 avait déjà été la plus ravageuse pour la jungle amazonienne, depuis le début des observations satellites mensuelles réalisées par l’Institut national de recherche spatiale du Brésil, en 2015.

Ces destructions sont provoquées à la fois par des incendies massifs et par des activités économiques, notamment l’exploitation minière et l’agriculture. Des activités encouragées par le président brésilien Jair Bolsonaro, y compris dans des zones censées être protégées.

Lundi prochain, l’armée sera à nouveau déployée pour lutter contre les incendies. Mais l’origine de ces feux reste source de polémique, puisque des organisations de défense de l’environnement et des chercheurs accusent des fermiers illégaux et des mineurs d’en être à l’origine.

L’année dernière, plus de 10 000 kilomètres carrés de jungle étaient partis en fumée, une surface comparable à celle du Liban. Ce qui avait suscité des réactions indignées dans le monde entier. Mais cette année, alors que la crise du coronavirus focalise toutes les attentions, l’émoi international est loin d’être aussi audible.

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