Manaus est la capitale de l’État d’Amazonas, au cœur de la forêt tropicale. Elle a été durement touchée par le coronavirus. Mal équipés, les hôpitaux de la ville ont vite été débordés. Au cimetière, il a fallu creuser des fosses communes.
Le maire, Arthur Virgilio, a lui-même fondu en larmes devant l’ampleur de la catastrophe, rapporte notre correspondant à São Paulo, Martin Bernard. Il n’a pas hésité à admettre que les autorités avaient échoué devant l’ampleur du défi humanitaire. Avant de lancer un appel à l’aide internationale à 21 chefs d’État et de gouvernement. Un véritable « SOS Manaus » pour lutter contre le coronavirus. « Nous avons besoin d'aide internationale pour sauver plus de vies. Nous sommes une région stratégique pour le monde », avance-t-il.
Samedi dernier, le maire de Manaus s'était déjà adressé à la militante écologiste suédoise Greta Thunberg. Il lui avait demandé de faire jouer « son influence » pour l'aider à combattre la pandémie de coronavirus dans sa ville, l'une des plus touchées du Brésil, au coeur de l'Amazonie. « Je sais l'influence que vous avez et je connais votre capacité à ressentir de la compassion pour les autres. Mon peuple souffre, c'est pourquoi je vous adresse ces quelques mots. Aidez l'Amazonie, l'Amazonie et la forêt doivent être sauvées », avait plaidé Arthur Virgilio.
Le maire de Manaus est un défenseur du confinement ; il accuse le président Jair Bolsonaro d’avoir incité les Brésiliens à ne pas respecter la quarantaine, ce qui aurait contribué à l’aggravation de la crise. « Il fait une vraie campagne, presque électorale. Je considère qu'il est responsable de beaucoup de mauvaises choses qui arrivent aujourd'hui. »
Manaus comptait mercredi 530 morts et plus de 5 500 cas de coronavirus, selon un bilan officiel qui augmente rapidement.