De notre correspondant à San Francisco,
Dès les premières secondes du débat, Michael Bloomberg encaisse les coups de ses cinq rivaux. C’est le favori de la primaire Bernie Sanders qui lance la charge en dénonçant le « stop-and-frisk », cette politique d’interpellation avec fouille systématique des noirs imposée par Bloomberg quand il était maire de New York.
« La politique de "Stop and frisk" de monsieur Bloomberg à New York s’en est pris aux noirs et aux latinos de façon scandaleuse. Ce n’est pas avec ça que nous allons mobiliser les électeurs », a déploré le sénateur du Vermont.
À peine Bloomberg reprend-il la parole pour dire que Sanders n’a aucune chance de gagner face à Trump qu’Elisabeth Warren lance une autre salve contre lui au sujet des accusations de harcèlement sexuel dont il fait l’objet. « J’aimerais parler de notre adversaire. Un milliardaire qui traite les femmes de "grosses lesbiennes à têtes de jument". Et non, je ne parle pas de Donald Trump, je parle de Michael Bloomberg, a-t-elle lancé sous les rires du public. Les démocrates ne gagneront pas avec un candidat qui a un passé de dissimulation de ses bilans fiscaux de harcèlement sexuel et de politiques racistes ».
Dans la salle, c’est la stupéfaction car aucun des huit précédents débats démocrate n’avait été aussi animé. Or il s’agissait du premier débat de Michael Bloomberg, un test crucial pour le candidat en course depuis seulement trois mois et en pleine poussée dans les sondages grâce à ses centaines de millions de dollars de publicités. Un grand oral don le milliardaire sort grand perdant de l’avis général des médias américains.