Gabon: les personnels hospitaliers en grève, le ton se durcit

Une grève des personnels de la santé paralyse partiellement les hôpitaux du pays depuis plus d’une semaine. Affirmant ne pas être écoutés par le gouvernement, les grévistes ont décidé ce lundi de fermer les portails principaux des hôpitaux et de limiter la réception de nouveaux malades. Le personnel revendique des arriérés de primes, des formations et de meilleures conditions de travail.

Avec notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma

Au centre hospitalier universitaire de Libreville,  Audrey, enceinte de huit mois, cherche à voir un médecin d’urgence. Mais il est 10h et  le quota des 10 malades par service a déjà été atteint. « On ne peut pas résoudre un problème d’un côté, et laisser les autres pour compte, déplore la jeune femme. Je dois voir urgemment un médecin. »

Belle Mangouéli, qui accompagne sa mère de plus de 80 ans, a attendu deux heures pour rien. « On ne nous a pas bien accueillies. Je repars avec ma mère très malade. On nous a renvoyés. On fait comment ? »

Pour les grévistes, qui ont durci le mouvement depuis lundi, pas question de céder, nous explique Joel Ondo Ella, leader de l’un des quatre syndicats à l’origine de cet arrêt de travail. « Faites le tour, vous verrez que [l’hôpital spécialisé de] Nkembo ne travaille plus, [l'hôpital hospitalier régional de] l'Estuaire–Melen ne travaille plus, les petits centres sont en train de fermer… Il y a des obligations, il y a des devoirs. À chaque partie de répondre à ces obligations et à ces devoirs. »

Du côté du gouvernement, le secrétaire général du ministère de la Santé, Guy Patrick Obiang, déplore la poursuite du mouvement. « Nous sommes un peu surpris de cet emballement. D’autant plus que les plus hautes autorités ont pris toutes les dispositions pour que des mesures soient prises afin que les préoccupations formulées par les syndicats puissent trouver des réponses dans les prochains jours. »

Le mouvement se limite pour l’instant au personnel de santé. Mais les médecins menacent eux aussi d’entrer en grève.

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