L’ACAJ explique avoir établi cette liste sur la base de dénonciations et d’informations internes. L’ONG explique que ces cessions étaient officiellement par « la vétusté et l’état de délabrement avancé ».
Pour le coordonnateur de l’ACAJ, Me Georges Kapiamba, ce motif ne tient pas. Ces cessions ont été opérées par des membres du gouvernement sans consultation ou discussions en conseil des ministres, ce qui est – assure-t-il – prévu par la loi.
Un haut fonctionnaire à la retraite confirme cette pratique, courante selon lui, puisqu’elle a perduré quel que soit le titulaire du ministère de l’Urbanisme et Habitat. Cette source témoigne de la dilapidation des biens de l’État, rachetés pour une bouchée de pain par des proches.
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Les provinces n’ont pas été épargnées. À Lubumbashi, des défenseurs des droits de l’homme pointent du doigt ces maisons devenues propriétés privées.
L’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi assure avoir résisté à la pression, mais blâme ses successeurs, l’ex-famille présidentielle et des anciens responsables des services de sécurité. L’opposant avait lui-même été accusé par l’ancien régime d’avoir spolié des biens privés.
Interpellé par RFI, l’ancien ministre de l’Urbanisme et de l'Habitat, Joseph Kokonyangi, n’a pas répondu à ses sollicitations.
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