C’est par courrier qu’Emmanuel Ilunga a été notifié de sa mise à l’écart. Le Premier ministre évoque « un climat de méfiance et de suspicion ».
En début de semaine, l’un de ses conseillers a accusé le ministre d’avoir détourné l’équivalent de 9 000 euros et d’avoir remplacé plusieurs membres du cabinet. « En tant qu’intérimaire, il n’a pas droit de procéder à des nominations », justifie la chargée de communication du Premier ministre.
Une « machination »
Mais Emmanuel Ilunga nie en bloc. Il se dit victime d’une « machination » pour s’être attaqué, selon lui, à une série d’affaires de spoliations de biens immobiliers impliquant de hautes autorités, à travers une commission qu’il a mise sur pied : « C’est la commission Étienne Tshisekedi qui dérange. On m’a demandé de la fermer, carrément. Pourquoi j’ai fait la commission ? C’est ça qui dérange, parce que la commission et l’enquête montent des dossiers pour rendre les biens qui ont été spoliés à leurs propriétaires, spoliés par certaines autorités et, parmi ces autorités, il y a aussi certains généraux. Donc, j’ai ouvert la boîte de Pandore. Et tout de suite, la machine s’est mise en place pour me bloquer, m’interdire de parler. »
Quelques jours plus tôt, dans un courrier écrit cette fois au président Tshisekedi que RFI a pu consulter, Emmanuel Ilunga se plaignait de « menaces » et d’« injures » proférées par des spoliateurs. Il accusait le Premier ministre d’avoir « tenté » de lui « interdire » de poursuivre son travail.
« Faux, il cherche à politiser le débat », répond la chargée de communication du Premier ministre qui, lui, n’a pas souhaité s’exprimer sur le dossier.
Emmanuel Ilunga sera remplacé à l’intérim des Affaires foncières par Tshibangu Kalala. Il conserve cependant son poste d’origine, celui de vice-ministre en charge des Congolais de l’étranger. À noter aussi la nomination de Jean Pierre Lisanga Bonganga comme ministre intérimaire des Sports après la démission, il y a quelques jours, d’Astrid Madiya.