RDC: les causes de la hausse des prix des denrées de première nécessité

Le gouvernement congolais a annoncé des mesures pour tenter de contenir la hausse des prix des biens de première nécessité. Sucre, poulet, haricots maïs, depuis plusieurs mois déjà, le prix de ces denrées parmi les plus consommées flambe. Le ministère de l’Économie invoque des causes monétaires liées à la variation du taux de change, mais aussi des causes conjoncturelles. Quelles sont ces causes identifiées ?

Le sucre a connu la hausse de prix la plus spectaculaire avec une augmentation de 64%. Une flambée due, selon la ministre de l’Économie, à une mauvaise récolte de canne à sucre. La Compagnie sucrière Kwilu-Ngongo n’a produit entre mai et novembre l’an dernier que 60 000 tonnes, et il en faut 100 000 pour couvrir les besoins de l’ouest du pays.

Par ailleurs, l’ancien gouvernement avait pris des mesures d’interdiction d’importation pour protéger cette filière, créant un déséquilibre majeur entre l’offre et la demande.

Le prix du poulet, lui, a augmenté de plus de 50%. Pour le gouvernement, c’est l’une des conséquences des sanctions américaines adoptées en décembre dernier contre le Libanais Saleh Assi, soupçonné de blanchir l’argent du Hezbollah. Sa société Mino Congo, sous sanctions également, fournissait 30% de la demande dans l’ouest de la RDC. D’autres acteurs en auraient profité pour spéculer sur les prix.

Selon les autorités, les hausses de 25% du prix des haricots et de 20% de celui du maïs s’expliquent par la dégradation de la route entre Bunia et Kisangani suite aux pluies. Les camions qui mettaient deux jours pour relier ces deux villes de l'est en mettent aujourd’hui plus de 20.

La production du maïs ferait également les frais de l’insécurité et notamment de la crise Kamuina Nsapu, qui a empêché la production dans l’espace kasaïen, traditionnel grenier de cette céréale.

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