Le Mali s'étend sur plus d'1,2 million de km². Les deux tiers du pays sont désertiques et occupés par seulement 10% de la population. Pour ces habitants, les axes routiers représentent donc leur unique connexion avec le reste du pays.
Or depuis l'indépendance, le réseau routier malien a peu progressé. D'après une étude de la Banque africaine de développement, en 2013, le Mali ne dispose que de 5 700 kilomètres de routes bitumées. C'est l'une des densités routières les plus faibles d'Afrique. Et elle diminue encore dans les régions du nord.
Dans ce protocole d'entente trouvé à Tombouctou, le gouvernement s'engage à reprendre, le 25 novembre au plus tard, les travaux de la route Ngoma-Coura, Liéré, Niafunké. Ils avaient été suspendus il y a deux ans, après une attaque terroriste. Pour Ibrahim Bouni, président du collectif Tombouctou réclame ses droits, c'est une première victoire...
« La satisfaction, c'est que nous l'avons obtenu sans user de la violence. Ils ont vu la jeunesse de Tombouctou, ils ont vu une jeunesse décidée, engagée. Je pense que le gouvernement a compris le message. »
À Gao, où un sit-in a démarré hier pour 72 heures, on reste perplexe. Hamadoune Abdoulaye Dicko, est le président de la Plateforme ensemble pour Gao. Selon lui, un seul engagement est attendu : la reprise des travaux de l'axe Gao-Sévaré...
« On ne peut pas se rendre dans notre propre capitale. Il faut passer par le Niger ou la Mauritanie pour se rendre à Bamako, c'est vraiment aberrant, c'est vraiment choquant. L'État a tellement donné de promesses. Nous restons sur nos gardes, vigilants, prêts à attendre ce que nous cherchons. »
Le gouvernement a annoncé en avril vouloir mobiliser 520 milliards de francs CFA cette année dans des projets d'infrastructures, notamment dans le Sud, avec la route Yanfolila-Frontière de Guinée ou le bitumage de la route Kolondieba-Zantiébougou, près de la frontière ivoirienne. Il affirme que la remise en état des routes au Nord fait partie de son programme. Yaya Sangaré, son porte-parole, demande juste un peu de patience : « L'État fera tout pour répondre aux aspirations des populations, mais compte tenu de la réalité des choses, nous avons demandé à ce que les gens soient patients. Il nous faut du calme et de la sérénité, car à l'insécurité il ne faudrait pas rajouter le désordre. »
Après Gao, la délégation ministérielle se rendra à Menaka, ce soir ou demain.