Samedi soir Savè et Tchaourou étaient calmes. L’armée et la police contrôlent les deux villes où des patrouilles musclées sont organisées. De hauts fonctionnaires, originaires de Tchaourou ont pris l’initiative d’une médiation. Venus de Cotonou, ils ont rencontré le roi de Tchaourou, les jeunes, des officiers de l’armée, des chasseurs traditionnels puis ils ont recruté des crieurs publics pour demander à ceux qui avaient quitté Tchaourou, par peur des violences, d'y revenir.
Selon le maire de la commune de Savè, Timothée Baou, deux personnes ont été tuées par des « balles perdues » alors que les forces de sécurité tentaient de déloger les opposants. Sept autres personnes ont été blessées. Ces événements se sont produits dans le centre de la ville, sur la route qui relie Cotonou à Parakou.
«Une attaque de chasseurs traditionnels recrutés dans un pays voisin»
Du côté du gouvernement en revanche, on ne confirme pas ce bilan de deux morts, mais on évoque un grand nombre de blessés au sein des forces de l'ordre : 50 blessés, dont dix graves selon le conseiller à la sécurité du ministre de l'Intérieur, qui a tenu un point de presse samedi soir.
Selon le colonel Spéro Gounhola, qui s'est exprimé deux fois en 24 heures, entre vendredi et samedi, les forces de l'ordre ont été la cible de tirs nourris de la part de chasseurs traditionnels, « recrutés à grands frais dans un pays voisin », selon lui.
Le conseiller Sécurité du ministre de l'Intérieur parle d'assaillants tués, mais sans donner de chiffres. Pas davantage de chiffres sur les arrestations. Il précise enfin que la circulation est rétablie entre Savè à Parakou.
Les violences ont éclaté dès mardi à Tchaourou, la ville d'origine de l'ancien président Boni Yayi, après l'arrestation de deux personnes accusées de violences électorales lors des législatives du 28 avril dernier.