Le président congolais Félix Tshisekedi est attendu ce jeudi matin dans le territoire de Kalehe, lieu du naufrage qui a suscité l’indignation dans le pays. Mercredi soir 37 rescapés avaient été identifiés. Mais le bilan définitif du drame reste difficile à établir avec précision.
L’embarcation, une pirogue en bois motorisée, voyageait entre Goma et le territoire de Kalehe au moment de son naufrage. Une source sécuritaire à Kinshasa parlait mercredi soir de 25 corps déjà repêchés. Un chiffre que le gouverneur par intérim du Sud-Kivu ne confirmait pas.
Le travail de recherche est pour le moment confié aux pêcheurs locaux, en absence d’équipe de secours spécialisée sur place. Combien de personnes étaient à bord au total ? Un bilan provisoire communiqué mardi soir par la présidence congolaise faisait état de 150 disparus, mais « c’est difficile à dire », déplore le député local Vital Muhini. Les chiffres sont très difficiles à vérifier, puisque la pirogue ne disposait pas de manifeste en bonne et due forme.
« Que font les services maritimes chargés de la sécurité ? », se demande l’élu, qui réclame « une enquête méticuleuse » et plus de contrôles sur le transport maritime, alors que, selon lui, la pirogue était « surchargée et sans gilet de sauvetage ». D’autant que ces drames sont récurrents sur le lac Kivu.
Mardi, le chef de l’État s’est dit attristé et a promis que les responsables seraient « identifiés et sanctionnés » mais cela n’a pas empêché de nombreuses réactions indignées. L’opposant Moïse Katumbi fustige « l’irresponsabilité des gouvernements successifs », le mouvement citoyen Lucha « l’inexistence ou la vétusté des infrastructures », mais aussi la « quasi inexistence de services de secours et la corruption ». D’autres, enfin, réclament la réhabilitation urgente de la route Goma-Bukavu afin de désengorger le trafic sur le lac Kivu.
C’est à Mukwija, un carrefour commercial d’où serait originaire le plus grand nombre de victimes, que le chef de l’État et la délégation qui l’a précédé mercredi a prévu de se rendre. Pour témoigner leur soutien aux familles et tenter de comprendre l’origine du naufrage, mais aussi évaluer les éventuels besoins humanitaires.