Selon la ministre des Affaires étrangères Lindiwe Sisulu, l’ambassade d’Afrique du Sud en Israël ne sera plus qu’un simple bureau de liaison, sans mandat politique ou commercial. « Nous n’allons nommer personne pour le poste d’ambassadeur en Israël. Cela restera un bureau de liaison, et fonctionnera à ce niveau-là », explique-t-elle.
L’ANC a toujours entretenu des liens historiques très forts avec les mouvements de libération de la Palestine. Ce n’était qu’une question de temps avant que ses résolutions soient appliquées par le gouvernement, selon l’analyste Steven Gruzd. « Ce n’est pas vraiment une surprise, car c’était discuté au sein de l’ANC depuis plus d’un an, dit-t-il. Le gouvernement semblait réticent à appliquer cette politique. Alors pourquoi maintenant ? Certains diront qu’avant les élections, c’est une façon de gagner des votes. C’est peut-être aussi en réaction aux décisions américaines. En tout cas, ce n’est pas nouveau et le mouvement "Boycott, Désinvestissement et Sanctions" (BDS) militait pour depuis longtemps. »
Mais, selon le chercheur de l’Institut sud-africain des relations internationales, cette décision pourrait avoir des conséquences pour le pays : « Des études ont montré que cela pourrait faire perdre des investissements et des emplois, et Israël ne considérera plus l’Afrique du Sud comme pouvant être un acteur dans le processus de paix. »
Lindiwe Sisulu décrit cette décision comme étant la « première étape » d’une prise de distance avec Tel-Aviv.