Sous l’une des deux tentes installées devant la porte des urgences, une femme a les yeux tuméfiés. Elle a reçu des éclats de balle. La nuit de l’attaque, après avoir entendu les premiers coups de feu, elle s’est réfugiée dans une des maisons du marabout. « Dans ma course, raconte-t-elle, j’ai vu plus de morts que de vivants. »
Dans une chambre, une mère est au chevet de sa fille blessée par arme à feu au pied. Elle a été épargnée par les assaillants. « Quand ils sont rentrés dans la maison, j’ai entendu quelqu’un dire "tire, vas-y, fais-le", dit-elle. Un autre a dit "non, on laisse". On m’a demandé si j’avais de l’argent, si j’avais un téléphone et si j’avais des armes, j’ai dit que non. Ils sont sortis. Dans la maison d’à côté, il y avait mes garçons. Ils ont tiré sur les grands et ils ont égorgé les plus petits. »
Dans cet hôpital, la majorité des blessés sont des femmes et des enfants, mais il y a aussi quelques hommes. L’un d’entre eux est blessé à l’œil et témoigne : « ma femme et mon fils étaient à la maison. Ils ont mis le feu. J’ai pu y échapper, mais ma famille est morte là-bas. »
L’hôpital de Bankass a aussi accueilli 30 blessés tandis que les cas les plus urgents, une quarantaine, ont été transférée à Sévaré. « La plupart, sont victimes de blessures par balle, il y a aussi beaucoup de cas de fractures, de brûlures, deux cas d’éviscération… » déclare le docteur Oumar Guindo.
Si ce médecin reste prudent, des témoins et les premières personnes qui se sont rendues sur place affirment que des armes blanches ont été utilisées lors de l'attaque.