C’est dans une localité désertée que le président de la République du Maliest arrivé en hélicoptère. Les lieux sont ceux d’un véritable massacre symbolisé par deux homicides. D’abord, la mort du chef du village, qui a été tué devant son épouse. Ensuite, les assaillants s’en sont pris à toute sa famille. Puis, quelques mètres plus loin, c’est le marabout du village qui a été assassiné. De sa maison, on ne voit désormais que des restes calcinés. Le grenier a été entièrement détruit dans un incendie et des bêtes ont été brûlées.
Après la visite du village, le président Ibrahim Boubacar Keïta a exprimé devant la presse son émotion après les événements.
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Un peu plus loin, on remarque une fosse commune. Une quarantaine de personnes y ont été enterrées. Les rescapés, mais aussi les officiels et les secours sont abattus. Le président de la République a échangé quelques mots avec ceux qui sont revenus. La tristesse se lit sur les visages. Tout a été dévasté dans ce village.
Des survivants inquiets
Quelques chèvres ont survécu au drame. Le jour de l’attaque : « Des gens sont venus qui tiraient partout, de l’essence, des grenades, et on tirait sur tout ce qui bougeait », témoigne un rescapé. Aujourd’hui, outre les personnes tuées, il y a des blessées. Une petite fille, âgée de 11 ans, a par exemple reçu une balle dans le corps. Elle attend d’être soignée.
Les équipes de secours s’affairent au milieu des maisons, des greniers et des véhicules calcinés. Il y a une équipe de la protection civile du Mali sur place avec quelques vivres, quelques médicaments, mais cela ne suffit pas à réconforter les populations qui sont revenues, parce qu’elles étaient parties en brousse. Il y a aussi une équipe de la Croix-Rouge venue apporter une assistance tout comme le Programme alimentaire mondial, le PAM, qui apporte de l'aide alimentaire.
Côté sécurité, les militaires sont partout. Les habitants espèrent néanmoins que ce dispositif va rester après la visite d’Ibrahim Boubacar Keïta et qu’ils ne vont pas se retrouver livrés à eux-mêmes sans plus aucune force de sécurité.
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