Ouvert dès juin 2017, le procès des assassins présumés de Michael Sharp et Zaida Catalan a déjà connu 85 audiences, mais il en est toujours au stade de l'instruction. Une lenteur « inexplicable » selon le bâtonnier du Kasaï Central Me Kambala, auteur du rapport. Lenteur que l'auditeur général des FARDC avait lui-même déplorée en novembre dernier.
Mais une lenteur qui selon l'auteur du rapport rend « hypothétique l'issue du procès dans un délai raisonnable ». Il reproche notamment aux juges d'avoir suspendu « sans motif » valable le procès pendant 8 mois.
Mais ce n'est pas la seule faiblesse dans ce procès, selon lui. Il déplore aussi l'absence de partie civile et « le refus de faire comparaître certains officiers » de l'armée congolaise ainsi que des « personnalités civiles » que la défense souhaiterait pourtant faire entendre à la barre, soit pour qu'ils témoignent à décharge de leurs clients, soit pour tenter de démontrer qu'ils ont collaboré « avec certains prévenus avant et après l'exécution des experts ».
Le bâtonnier Me Kambala accuse également le « procureur militaire » de « manipuler » certains témoins en vue de tronquer la vérité à la barre.
À ce stade, trois agents de l'État et militaires ont été arrêtés, mais jamais inculpés dans ce dossier.