Crash du 737 en Ethiopie: les boîtes noires envoyées en Europe pour analyse

Les boîtes noires du Boeing 737 MAX qui s'est crashé dimanche en Ethiopie vont être envoyées en Europe, a annoncé ce mercredi 13 mars 2019 un porte-parole de la compagnie aérienne Ethiopian Airlines. Le but est de déterminer les causes de l'accident, qui a fait 157 morts, alors que le modèle phare de l'avionneur américain se voit frappé par le principe de précaution dans de nombreux pays.

Direction le continent européen pour les boîtes noires du Boeing 737 MAX 8 accidenté ce week-end après son décollage d'Addis-Abeba. « Nous allons les envoyer en Europe, mais le pays n'est pas encore spécifié », a déclaré Asrat Begashaw, porte-parole d'Ethiopian Airlines, à l'Agence France-Presse. Car l'Ethiopie ne dispose pas de l'équipement nécessaire à la lecture de ces appareils.

Alors que les circonstances du crash du vol ET302 de la compagnie éthiopienne, de prime abord, rappellent beaucoup un autre accident survenu il y a cinq mois avec le même modèle d'avion de ligne, ce dernier s'est vu cloué au sol ou interdit de survol dans de nombreux pays ces derniers jours. Ce mercredi, l'Egypte a annoncé à son tour bannir l'appareil phare de Boeing.

Le Boeing 737, l'avion le plus vendu au monde

Cette décision survient trois jours après le crash. Le ministère égyptien de l'Aviation civile indique vouloir assurer « la sécurité des passagers », laissant transparaître les doutes qui entourent désormais le 737 MAX un peu partout. Outre l'interdiction de survol de l'espace aérien égyptien, tous les vols de ce modèle prévus « au décollage et à l'atterrissage » en Egypte sont immobilisés.

L'Union européenne et de nombreux pays dans le monde - l'Inde, la Nouvelle-Zélande, les Emirats arabes unis, la Malaisie, le Liban, l'Argentine ou encore le Canada, dernier en date - avaient pris les mêmes mesures. La catastrophe rappelle en effet le crash d'un autre 737 MAX de la compagnie indonésienne Lion Air, il y a cinq mois.

Quelles conséquences pour les voyageurs et les compagnies ?

Les interdictions de vol en série imposées au Boeing 737 Max n'ont qu'un impact limité dans l'espace aérien mondial. Et pour cause, cet appareil est une version modernisée du Boeing 737 classique, qui n'est entrée en service qu'en 2017. Selon les analystes du secteur, moins de 400 appareils de ce type étaient jusqu'ici utilisés par les compagnies aériennes, sur plus de 25 000 avions en service dans le monde. Ces dernières heures, les compagnies ont donc pu remplacer les appareils indésirables, assez facilement, par d'autres avions.

Certaines compagnies s'en sortent cependant moins bien que d'autres. La Norwegian Air Shuttle a cloué au sol ses 18 Boeing 737 Max, alors qu'elle connaît déjà des difficultés financières, et a annoncé qu'elle comptait « envoyer la facture » à Boeing.

Des agences de voyage ont modifié leurs critères de recherches, pour permettre à leurs clients de choisir l'avion dans lequel ils souhaitent voler.

Côté voyageur; si les premières heures ont suscité quelques difficultés avec des passagers bloqués, la Direction générale de l'aviation civile en France assure par exemple qu'il n'y a déjà plus de « passagers en errance » dans les aéroports parisiens.

Aux Etats-Unis en revanche, où les Boeing 737 Max sont toujours autorisés, notamment grâce aux soutiens des compagnies au constructeur Boeing, les passagers commencent à exprimer leur inquiétude. Inquiétude aussi des salariés des compagnies aériennes qui refusent de monter à bord de ces appareils.

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