L’endroit est désormais très connu au centre-ville de Bamako. Les grévistes de la faim y campent. Mais de nombreux autres cheminots non grévistes de la faim viennent sur place les soutenir.
C’est le chef de poste médical qui nous accueille. Pour lui, il y a eu des victimes de la grève : « Il y a eu des victimes de la grève de la faim. Il y avait un gréviste qui est décédé. On a un autre ici, à Bamako, mais lui, il était diabétique connu, et un troisième. Il y a des effets collatéraux. Nous avons des grévistes qui sont là, qui ont perdu leurs enfants faute de moyens. »
Ils sont près de 500 cheminots du DBF, Dakar Bamako Ferroviaire, à réclamer neuf mois d’arriérés de salaire, soit environ 1,6 milliard de francs CFA. Le gouvernement malien a payé deux mois, vite retenus par les banques où les cheminots étaient surendettés.
Aujourd’hui, ces cheminots sont décidés à poursuivre le mouvement de mécontentement. L’avenir est sombre pour ces travailleurs démunis. Les 22 locomotives de la société sont en panne et depuis, le train ne siffle plus.