« J’ai parlé au téléphone à mon père. Il est libre, mais dans une unité de soins ». Le fils du préfet de Ténenkou, dans la région de Mopti, au Mali, confirme ainsi la libération de son père. Les collègues de Makan Doumbia confirment également sa libération et parlent d’une très bonne nouvelle.
Le commis de l’Etat était en poste dans la localité de Ténenkou. Le 8 mai 2018, il effectuait dans le centre du pays un déplacement lorsque des hommes armés l’ont kidnappé. Depuis, on n’avait plus de nouvelles. Ses parents étaient inquiets, les autorités maliennes également.
Une semaine après son rapt, l’action avait été attribuée à des présumés jihadistes. La première tentative de contact n’avait pas été fructueuse laissant l’inquiétude grandir. Les services de renseignements du Mali, la sécurité d’Etat suivaient de près cette affaire sollicitant des intermédiaires sont sollicités. Ce week-end, les négociations ont abouti.
Echange ou intervention ?
Pour l’instant, aucune information ne circule sur les éventuelles contreparties suite à cette libération ni même si celle-ci résulte d’un échange ou d’une intervention. Pour le moment, d’après les informations de RFI, la dernière option semble catégoriquement rejetée.
Selon le communiqué officiel, « le dénouement heureux est le fruit d’un long processus initié pour préserver la vie des otages », et non pas donc une action militaire engagée par les forces spéciales des services de renseignements du Mali, la DGSE locale.
Un des otages libérés confirme d’ailleurs que pas un seul coup de feu n’a été tiré avant qu’ils ne recouvrent la liberté. Dans le communiqué officiel, il est précisé que pour obtenir cette libération, des passerelles ont été établies. Il y a donc eu une négociation mais pas de rançon payée.
Parmi les hypothèses, il reste celle d'un échange de prisonniers, c’est-à-dire libération de jihadistes détenus dans des prisons maliennes contre libération des deux otages. Officiellement, personne ne confirme cette thèse, même si des bruits courent. « Je ne commente pas les rumeurs », coupe net un officiel interrogé par RFI. Dans le passé, des otages avaient été libérés sur le territoire malien, dans le cadre d’un échange de prisonniers.
On a appris par ailleurs hier soir que Soungalo Koné, le magistrat enlevé en même temps que le préfet de Ténenkou est décédé au cours de sa détention, apparemment de maladie, selon des proches.