En 2018, la croissance ivoirienne devrait atteindre 7,4% contre 7,7 en 2017 calcule la Banque mondiale qui, si elle pointe le « contexte d’incertitude électorale » en 2020, estime que, sauf accident, la croissance devrait rester aux alentours de 7% jusqu’en 2021.
Les facteurs de ce ralentissement : une conjoncture défavorable pour les exportations agricoles et un essoufflement de secteurs porteurs ces dernières années comme la finance, les mines, l’énergie et les télécoms, même si « le transport et la construction ont continué à bien se porter ».
Points positifs : une inflation faible (1%) et un déficit budgétaire ramené de 4,5 à 4%. Pour autant, la dette a augmenté (52,6% du PIB) et les recettes fiscales ne représentent que 16,5% du Produit intérieur brut, un des taux les plus bas de la sous-région.
Inclusivité et mobilité
Dans son rapport, la Banque mondiale plaide pour une croissance mieux partagée. Selon les dernières statistiques connues, qui datent de 2015, 46% des Ivoiriens vivent sous le seuil de pauvreté contre 51% en 2011, « loin de ce qui pouvait être attendu pour une économie qui a augmenté de 80% depuis 2012 », dit le rapport qui met l’accent sur l’urbanisation.
En 2040, Abidjan comptera 10 millions d’habitants. Et aujourd’hui, le manque de mobilité étouffe la ville et coûte 4 milliards de francs CFA (environ 6 millions d’euros) aux ménages chaque jour. Un engorgement dû au manque d’entretien et à la mauvaise distribution des routes, au manque de transports en commun et à l’irrespect généralisé des règles de circulation ou d’occupation de l’espace public.