Le cortège est presque entièrement féminin. Toutes portent un tissu rouge pour marquer le deuil et la colère. Colère de découvrir les images de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé quittant la CPI.
« J’ai eu comme un coup de couteau dans le dos en les voyant je m’attendais à tout sauf à ça... » nous confie Mariam Sanou.
Sur le parcours, des cris des pleurs mais surtout l’incompréhension. Un sentiment partagé par Kadi Cissé. « Je comprends pas pourquoi on libère monsieur Laurent Gbagbo, il faut qu’on m’explique ! C’est pour ça qu’on est sortis: nous ne voulons pas d’eux ici, c’est vrai que c’est un Ivoirien mais il n’a pas voulu de nous et la population ne veut pas de lui ».
La marche se disperse au rond point d’Abobo. Issiaka Diaby, président du collectif des victimes, prend alors la parole.
« Les victimes se sont senties narguées, ces commentaires dans les quartiers, ces injures, ces intimidations... les victimes ne le supportent plus... Elles ruminent vengeance et ça n’est pas bon pour la Côte d’Ivoire », regrette t-il. Selon lui, les victimes perdent peu à peu confiance en la justice internationale. « Dignes dans la douleur ! » lance t-il encore.