En République centrafricaine, les groupes armés contrôlent actuellement 80% du territoire. Les 14 groupes armés ex-Seleka ou anti-balaka, qui sont parties prenantes de ces négociations, sont tous représentés à Khartoum et au plus haut niveau. Deux des plus importants chefs ex-Seleka, Noureddine Adam du FPRC et Ali Darass de l'UPC, qui semblaient réticents à faire le déplacement, sont finalement arrivés sur place hier. Manquent à l'appel, trois groupes armés, mais il s'agit de petits groupes créés récemment et qui ne font pas partie de ce processus.
Lors de ces rencontres, ces groupes armés vont discuter directement et pour la première fois, avec une délégation gouvernementale de haut rang. Elle est conduite par Firmin Ngrebada, le directeur de cabinet du président centrafricain et comprend plusieurs ministres. Des représentants de la majorité présidentielle, de l'opposition, de la société civile, des confessions religieuses ont également fait le déplacement de Khartoum en tant qu'observateurs. Mais les négociations ont lieu uniquement entre le gouvernement et les bandes armées.
Un programme longtemps tenu secret
Le programme des négociations a été tenu secret jusqu'ici, mais selon les informations qui parviennent de Khartoum, les différentes parties sont entrées dans le vif du sujet dès ce vendredi. Ce matin, les représentants des différents groupes armés ont exposé leurs doléances dans une plénière. « Le plus dur » commence dans l'après-midi, selon une source, avec le début des négociations sur les thématiques basées sur leurs revendications recueillies par le panel de l'Union africaine depuis plusieurs mois.
Et les choses ne seront pas faciles. Les groupes armés tiennent près de 80% du territoire et semblent être en position de force. Ils exigent notamment l'amnistie ou une autonomie pour les régions. Des demandes qui sont incompatibles avec les conclusions du forum de Bangui de 2015. Jeudi, déjà, des chefs ex-Seleka ont menacé de suspendre leur participation si la Mission de l’ONU en RCA (Minusca) poursuivait ses opérations militaires à Bambari. Le gouvernement se dit prêt à leur ouvrir les portes de l'armée, ainsi que des autres secteurs de la vie nationale. Est-ce que ça sera suffisant ? Réponse d'ici quelques jours.