Après avoir dénoncé sans relâche des procédures entachées d’irrégularités et des condamnations obtenues sans preuves tangibles, les avocats se tournent vers le chef de l’Etat.
« Je demande au président d’utiliser son pouvoir constitutionnel de grâce, déclare Me Ibrahim Ali Mzimba, bâtonnier de Moroni. Le président partage avec les députés ce pouvoir d'amnistie, nous explique t-il, « Sauf que pour nous il est plus aisé de solliciter un homme qui a un pouvoir, plutôt que d’aller négocier avec trente-trois personnes pour qu’elles acceptent de voter l’amnistie. »
Le représentant du barreau déplore l’absence d’un verdict écrit qui permettrait de tenter de saisir d’autres instances. « En toute logique, (dans) un procès aussi complexe que celui-ci, la rédaction devait intervenir deux ou trois jours. Nous n’avons pas de moyen juridique -puisqu’il n’y a pas de délai légal- pour faire pression sur le juge pour réaliser sa rédaction. Cela peut prendre des années et pendant toutes ces années, nous n’avons le pouvoir de pourvoi en cassation. »
A la différence de l’amnistie qui innocente un condamné, la grâce présidentielle n’est qu’une remise en liberté par clémence. Parmi les condamnés, les opposants politiques seraient libres mais toujours frappés d’inéligibilité comme l’a prévu le verdict, une belle opération pour le président Azali.