Soudan: manifestations à Khartoum et au Darfour dispersées par la police

Au Soudan, la contestation contre le régime se poursuit. L'association des professionnels soudanais qui regroupe des médecins, professeurs et ingénieurs avait appelé la population à descendre ce dimanche dans la rue. A Kharthoum et dans plusieurs villes du pays, la mobilisation a visiblement été très suivie. Pour la première fois, elle s’est étendue ce dimanche au Darfour, même si les rassemblements dans la région ont été rapidement réprimés par les forces de sécurité.

Il n’y a pas eu de grand cortège à al-Facher, pas plus qu’à Nyala, car la police a rapidement dispersé les manifestants à coup de gaz lacrymogène. Mais dans le reste du pays, il semble que l’appel à manifester lancé par l’association des professionnels soudanais ait été très suivi.

Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont laissé entrevoir une forte mobilisation à Bahri au nord de Khartoum. Comme à leur habitude, les manifestants ont appelé à la révolution et scandé des slogans hostiles au président soudanais… Omar El-Béchir dont ils réclament le départ.

Une mobilisation importante également dans d’autres villes du pays, comme à Port Soudan ainsi qu’à Dongola et à Abri. Combien ces manifestants étaient-ils précisément ? Y a-t-il eu des blessés ? Impossible à dire pour l’heure, ce que l’on sait c’est que les forces anti-émeutes ont eu une nouvelle fois recours au gaz lacrymogène à Khartoum pour évacuer les manifestants.

Certains d'entre eux auraient été pourchassés par les forces de sécurité, selon l’agence France presse, et plusieurs d’entre eux ont été arrêtés par la police.


HRW: « Beaucoup de preuves de manifestants ensanglantés »

Les manifestations au Soudan entrent dans leur quatrième semaine. A l'origine de ces contestations, le triplement du prix du pain. Désormais, les manifestations ont pris une tournure politique contre le régime d'Omar El-Béchir. Depuis le début du mouvement le 19 décembre, une commission gouvernementale parle de 24 morts, mais des organisations de défense des droits de l'homme déplorent 40 morts à l'image de Human Rights Watch, explique Jehanne Henry, directrice adjointe de l'organisation.

« Nous recevons des informations crédibles évoquant des bilans plus élevés que ceux évoqués par les autorités. Il y a eu énormément de répression notamment mercredi dernier. Donc, le bilan des victimes, nous pensons qu'il est de 40 morts.
Et nous savons qu'il y a encore plus de blessés. Nous avons beaucoup de preuves de manifestants ensanglantés. Et nous sommes certains qu'un certain nombre de Soudanais dont des avocats connus, des opposants politiques, ont été arrêtés et sont détenus. Ils sont au secret dans les geôles secrètes du service national de renseignement et de la sécurité sans qu'on leur dise de quoi ils sont accusés. Une tactique malheureusement habituelle du gouvernement soudanais poiur traquer ses opposants et les réduire au silence.
 »

 

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