Comment expliquer un tel succès ? A cette question, il n’y a évidemment pas une réponse unique, mais plutôt plusieurs hypothèses. La première, c’est que clairement, Andry Rajoelina a envoyé du rêve, en organisant une campagne festive, permettant aux Malgaches de sortir le temps d’un meeting, d’une morosité ambiante et d’un quotidien miné par la pauvreté.
Ses dizaines de promesses, ou plutôt ses « priorités » comme il les appelle, semblent avoir été plus attractives que celles de Marc Ravalomanana, plus classiques, plus réalistes parfois aussi. Andry Rajoelina jouit également d’une plus large sympathie, plus universelle, par rapport à son concurrent, plus austère.
Carton plein chez les jeunes
Par ailleurs, Rajoelina a vraiment misé sur la jeunesse. A cette élection, les 18-30 ans représentaient quasiment le tiers des inscrits. Il leur a promis un bel avenir. Une stratégie qui visiblement a payé quand on voit l’engouement des jeunes, surtout en province, pour le candidat numéro 13.
Enfin, Marc Ravalomanana paye encore le prix de son élection contestée de 2002 où l’île s’était déchirée en deux. Sur les côtes, nombreux sont ceux qui depuis, ne veulent plus entendre parler de lui. Rajoelina a donc bénéficié des voix « contre Ravalomanana ».
Cependant, n’oublions pas que ce scrutin a connu un taux d’abstention record : quasiment 52%. Plus d’un électeur sur deux n’a pas voté. Si Madagascar compte environ 27 millions d’habitants aujourd’hui, le nouveau président n’aura été élu, lui, que par moins de 10% des Malgaches.