« Nous avons eu 870 déplacés qui étaient dans notre site. Ces gens-là sont répartis et il ne reste plus que 18 personnes. Cela veut dire qu'il y a des avancées. S'il n'y avait pas eu des avancées, ces gens n'auraient pas pu répartir dans leurs localités et vivre dans la sérénité ».
Ce témoignage est celui de Christian Tchikaya, un responsable de l'Eglise de l'Armée du Salut, basée à Kinkala, en République démocratique du Congo (RDC). Il illustre comment la paix est revenue dans le Pool, un an après la signature d'un accord qui a permis d'arrêter les hostilités qui ont duré presque deux ans.
Crime sans auteurs
Cette paix est le meilleur acquis de cet accord qui n'a jamais été remis en cause par les signataires, selon Séraphin Ondélé, président de la Commission ad hoc mixte paritaire (CAMP) chargée de son application.
« Que les gens se retrouvent sereinement chez eux dans leurs localités, que les gens vaquent à leurs occupations quotidiennes, c'est le plus grand acquis. Que les gens circulent, soient libres d'aller et venir sans être inquiétés ni pour leurs biens, ni pour leur vie », argumente-t-il.
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Mais le bilan de cet accord reste contrasté. Pour Trésor Nzila, directeur exécutif de l'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH), la justice a été totalement oubliée. Le Pool a subi des crimes sans auteurs, soutient-il.
« Personne n'est à la barre, personne n'est passé à la barre alors que nous sommes convaincus que la population du Pool a été meurtrie », se désole l'activiste alors qu'au moins 5 000 ex-combattants du Pool attendent leur réinsertion.