Ça commence par les prévenus eux-mêmes qui balancent ; ils donnent des noms de ministres avec qui ils disent avoir été généreux, allant jusqu'à révéler des montants d'argent distribués. Surprise dans la salle, et quand on demande à leur avocat quel crédit accorder à ces propos, Me Hervé Gbaguidi répond : « Les réponses qu'ils donnent reflètent l'effectivité des faits. »
Un autre témoin vient enfoncer le clou à la barre, et évoque une chaîne de complicité installée au cœur de l'Etat. Complicité non, plutôt « collaboration donnant-donnant », explique Me Gbaguidi. « C'est le propre des hommes d'affaires. Le pouvoir en place est une puissance qui permet d'accorder des facilités aux hommes d'affaires et, en retour, les hommes d'affaires aussi accordent des facilités financières au pouvoir, ce qui fait que la balance est équilibrée. »
Le conseil des « Madoffs béninois » sait que ses clients ont été les bourreaux de milliers de déposants qui réclament justice et remboursement des épargnes. Mais avant, il a prévu le temps du mea culpa. « Mes clients veulent avoir la conscience tranquille et demander pardon au peuple béninois », dit-il.
Les débats sont retransmis en direct à la radio. Le camp de l'ancien président n'a pas encore réagi officiellement à ces accusations. Mais des proches dénoncent déjà « un procès organisé pour salir ».
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