Les affrontements entre Banunus et Batendes ont fait plus de 150 morts, dont l'administrateur du territoire et deux militaires de la force navale, selon différentes sources sur place. Le bilan fait également état de nombreux blessés graves. Des centaines d'habitants ont fui dans la forêt, d'autres ont tout simplement traversé le fleuve pour se réfugier au Congo-Brazzaville.
Le Père Jean-Pierre, curé de la localité de Yumbi raconte :
Le conflit entre les deux communautés a resurgi dans le contexte des obsèques la semaine dernière du chef coutumier banunu, Mantoma Bompinda Fedor, décédé à Kinshasa et dont le corps a été rapatrié pour être inhumé à Yumbi.
Et, selon la coutume, la mise en terre de la dépouille du chef coutumier est intervenue la nuit le 14 décembre dans la concession familiale. Là même où reposent depuis 2005 les restes de son prédécesseur et père Bompinda Ntambu. Un acte provocateur, selon la communauté rivale, les Batendes qui se revendiquent propriétaires des terres de Yumbi.
« Cette communauté a alors décidé d'entreprendre une action punitive pour laver l'affront », explique le gouverneur de la province de Maï-Ndombe. Gentiny Ngobila déclare avoir lui-même interdit l'inhumation du chef dans la concession, conseillant plutôt de le faire dans un cimetière. Il explique :
Selon la communauté banunue, les Batendes, qui les ont attaqués, utilisent des armes de guerre. Les Banunus accusent aussi leurs agresseurs de bénéficier de l'appui des militaires actifs, assurant même en avoir capturé trois.
A quelques jours des élections générales prévues dimanche 23 décembre, la situation sécuritaire est très préoccupante dans le territoire de Yumbi comme dans d’autres endroits du pays.