Pour Kinshasa, les sanctions européennes qui frappent notamment Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat du président Kabila à la présidentielle, sont d’abord une « ingérence politique inacceptable dans le processus électoral ».
L’Union européenne ne nie pas leur caractère politique. « Les sanctions (sont des mesures préventives qui) permettent à l’UE de réagir rapidement face à des problèmes politiques », peut-on lire sur le site internet du Conseil européen. Elles peuvent donc être levées en cas « d’évolutions favorables perceptibles » précise une source diplomatique.
Dans le cas contraire, leur renouvellement est annuel. Et si cette fois cela tombe à 15 jours de la présidentielle, ce n’est que le fruit du « hasard ». Ce serait au contraire pour éviter toute « interférence » avec l’élection que les Européens n’ont pas souhaité lever les sanctions contre le seul candidat Shadary, comme l’avaient suggéré certains Etats membres.
Autre leitmotiv des Congolais : ces mesures seraient « injustes et illégales ». Ils reprochent à l’Union européenne de ne pas avoir donné aux personnalités sous sanctions l’opportunité de se défendre. Côté européen, on explique que la jurisprudence ne les oblige pas à entendre les personnalités visée par les sanctions avant que celles-ci ne soient prises. Par la suite, un recours est possible devant la Cour européenne de justice.
Les Congolais y ont d’ailleurs lancé un appel toujours en cours d’examen. « Leurs avocats, précise une source européenne, ont également été reçus à Kinshasa » par l’ambassadeur de l’UE, qui s’est dit « disponible pour échanger directement » avec les personnes sous sanctions. Sans suite pour le moment.