L’atelier est une toute petite case au toit défoncé avec, au centre, un tronc pour s’asseoir. Et tout autour, des kalimbas.
L’amour d’Alioune Ndiaye pour cet instrument vient de loin. « Je suis Africain, mais si j’ai découvert la kalimba, c’est grâce à un gars qui est Français. Il s’appelle Alexandre Grothendieck. Au bout d’un moment, je suis tombé amoureux de l’instrument. »
Depuis 2003, Alioune Ndiaye cherche donc à connaître l’histoire de la kalimba. Une histoire africaine. « Les Zimbabwéens jouent de la kalimba pour soigner, pour les transes mystiques ou thérapeutiques. »
Les kalimbas d’Alioune Ndiaye sont de véritables instruments accordés, précis. « Pour avoir une seule note de musique, il faut avoir harmonie, mélodie, décibel... »
Des pianos à pouce accordés, qui sonnent juste, mais jamais le luthier ne se considère comme un artiste. « Si tu dis artiste, c’est trop balèze. On devrait être artisan. L’artiste, c’est le créateur. Le seul créateur, c’est Dieu. »
Depuis Thiaroye, Alioune Ndiaye vend donc ses kalimbas dans le monde entier, mais il espère que ce sont, un jour, les Sénégalais qui finiront par les jouer.