C’est un endroit reclus devant le temple Espéranre de Dzifa–Kpota, quartier excentré de la capitale que les marches sont de plus en plus confinées ; il a fallu ce jeudi, plus de trois heures de marche pour joindre ce point de chute.
A l'appel de la principale coalition d'opposition, des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes ont défilé dans le pays, à Lomé, Sokodé, Kpalimé, Atakpamé.
Dans la capitale, ils étaient 200 000 selon les organisateurs, vêtus de rouge et d’orange, couleurs des deux principales formations d'opposition, mais entre 5 et 6000 seulement selon le général Damehame Yark, ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
Sur les pancartes, on pouvait lire « 50 ans ça suffit » en référence à la famille du président Faure Gnassingbé qui dirige le pays depuis 1967. Ou alors « nous sommes tous Togolais, le pays n'impartient à personne. »
A l’arrivée, un seul message de la coordinatrice de la coalition, Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson : « Il m'a été demandé de vous entretenir des élections. Le sujet est très court et se résume comme ceci : personne ne prendra part aux élections frauduleuses », a-t-elle harangué.
Selon le général Damehame Yark, tout s'est bien passé dans le calme à part quelques échauffourées à Togblékopé dans la banlieue nord.
Jean-Pierre Fabre en appelle à la Cédéao
Cette coalition d'opposition – qui regroupe 14 partis – dénonce des irrégularités dans l'organisation du scrutin du 20 décembre. Aucun de ces 14 partis n’a d’ailleurs présenté de listes pour ce scrutin, dénonçant « une mascarade ». Ils demandent l'arrêt du processus électoral.
Pour Jean-Pierre Fabre, chef de file de l'opposition, personne ne peut les contraindre à aller à de fausses élections. « On l'a fait par le passé, on ne le fera plus », dit-il. Ils demandent que la Cédéao intervienne pour suspendre ce scrutin et qu’ils puissent trouver une solution pour des élections libres, transparentes et démocratiques. « Si réellement la Cédéao s'implique pour que la crise togolaise soit réglée par ces élections législatives, il est impérieux que ces élections soient libres, équitables, transparentes et démocratiques. »
A partir de ce vendredi, la Céni publiera la liste des électeurs dans tous les centres de recensement et de vote.