« Les femmes font bouger les choses. Nous sommes fières de vous ! » C'est avec enthousiasme que Maria Fernanda Espinosa Garcés, présidente de l'Assemblée générale des Nations unies, a salué la nomination de Sahle-Work Zewde à la présidence éthiopienne.
« Dans une société patriarcale comme la nôtre, la nomination d'une femme à la tête de l'Etat normalise la position des femmes dans les instances de décision », a commenté Fitsum Arega, le directeur de cabinet du Premier ministre, Abiy Ahmed.
Sur les réseaux sociaux, beaucoup qualifient la nomination de Sahle-Work Zewde à la présidence éthiopienne d'« historique ». Elle intervient presque dix jours après la Constitution d'un gouvernement paritaire par le Premier ministre réformateur Abiy Ahmed.
Une ouverture en faveur des femmes que Sahle-Work Zewde a saluée dans son discours d'investiture ce matin. Pour elle, « si les changements réalisés actuellement en Ethiopie sont menés à la fois par des hommes et des femmes, leur élan aboutira à une Ethiopie libre de toute discrimination religieuse, ethnique ou basée sur le genre. » Elle s'est aussi engagée à se concentrer sur le rôle des femmes, « pour assurer la paix ».
A 68 ans, la nouvelle présidente a derrière elle une longue carrière de diplomate. Elle était jusqu'ici représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU auprès de l'Union africaine, mais elle a aussi été ambassadrice en France, à Djibouti et au Sénégal.
Depuis son arrivée au pouvoir, Abiy Ahmed mène des réformes à la vitesse grand V. Le pardon accordé aux opposants exilés, la paix retrouvée avec l'Erythrée et maintenant la promotion de l'égalité des sexes font du Premier ministre éthiopien la coqueluche de la communauté internationale. Mais malgré ces succès, la transition démocratique éthiopienne demeure fragile. Le pays reste en proie à de violents conflits ethniques qui ont poussé près de 2 millions de personnes à fuir leur foyers. Aujourd'hui, l'Ethiopie est le pays avec le plus grand nombre de déplacés internes au monde.