Dans son premier discours devant la presse, depuis son accession au pouvoir en avril, Abiy Ahmed a tenu à rassurer. Les élections prévues en 2020 ne seront pas reportées et elles seront « libres et justes », a-t-il déclaré avant d’ajouter que des travaux ont été entrepris pour rendre la Commission électorale non partisane et « crédible ».
Lors des dernières élections, il y a trois ans, le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF), coalition qui dirige l’Ethiopie depuis près de 30 ans, avait raflé l’ensemble des sièges de la chambre basse du Parlement. Les partis d’opposition ont alors qualifié ces élections de mascarade.
« Le désir de la coalition, aujourd’hui, est de mener des élections réellement démocratiques », a indiqué Abiy Ahmed qui a également précisé que si la coalition perd, elle « tiendra sa promesse d’une transition démocratique ».
Depuis son arrivée à la tête du gouvernement, Abiy Ahmed souffle un vent nouveau sur le pays. Outre la levée de l’état d’urgence et la libération des prisonniers politiques, il a aussi annoncé une refonte profonde du système politique. Il a, par ailleurs, tendu la main à son voisin, l’Erythrée et s’est engagé en faveur d’une ouverture économique.
Un vent du changement qui n'est pas du goût de tous. En juin dernier, lors d’un rassemblement politique à Addis-Abeba, le Premier ministre a échappé de justesse à un attentat qui a fait deux morts et plus de 150 blessés.
Le Premier ministre a par ailleurs annoncé le déblocage par la Banque mondiale de un milliard de dollars (860 millions d'euros). C'est la première aide budgétaire accordée à l'Ethiopie par l'institution depuis treize ans.