Ce sont ceux qu'on appelle « l'équipe Lemma », du nom du président de la région Oromiya. Le ministre de la Défense, celui de la Justice et le ministre en charge des Recettes fiscales et des Douanes. Voilà trois positions stratégiques occupées désormais par des membres du parti oromo de la coalition au pouvoir.
Stratégiques parce que le ministre de la Défense est à la tête du poste de commandement qui gère l'état d'urgence, en vigueur depuis deux mois.
Stratégiques aussi parce que le Premier ministre a fait de la lutte contre la corruption une priorité, justice, recettes fiscales et douanes en seront les clefs de voûte.
Le parti tigréen de la coalition ne compte que trois ministres, signe de sa perte d'influence, dont l'exemple le plus criant avait été l'élection d'Abiy Ahmed fin mars. Il perd également la direction de l'Agence nationale du renseignement informatique au profit d'un membre du parti amhara, l'autre grande force politique à l'intérieur de la coalition EPRDF.
Quelques critiques se sont fait jour, notamment sur la présence de seulement cinq femmes sur vingt-trois ministres. Selon les camps, certains considèrent que le Premier ministre n'a pas assez cherché le consensus ou qu'il n'a pas assez rajeuni son équipe.