A peine les voitures 4x4 entrent-elles dans l'enceinte du stade de l'Université d'Ambo, que la foule brise le cordon des forces de l'ordre. S'en suit une belle cohue. Abiy Ahmed monte à la tribune, accompagné du président de la région, Lemma Megersa, autre coqueluche des manifestants oromos.
Les chefs religieux traditionnels, les Abaa Gadaa, bénissent la réunion publique. « Aujourd'hui, Ambo est le centre de l'Ethiopie... New York », s'enflamme le maire. Il reprend le slogan imprimé sur des dizaines de t-shirts. « Nos héros » y est-il aussi écrit.
Le principal héro, Abiy Ahmed, commence son discours. Il insiste sur l'unité du pays, sur la nécessité de capitaliser sur ce succès pour apporter paix et démocratie. Et tout cela, en Afaan Oromo, la langue régionale.
Teshome Gutu est transporté : « Je suis très heureux parce qu'on atteint enfin cette position après cent ans d'attente en Ethiopie ». Pas un mot, en revanche, sur l'état d'urgence, de nouveau en vigueur depuis près de deux mois. « Certaines choses peuvent être réglées tout de suite et d'autres peuvent prendre davantage de temps donc laissons-lui du temps », conclut cet habitant.