Les forces comoriennes ont repris le contrôle samedi de la médina de Mutsamudu, capitale de l'île d'Anjouan, dans laquelle des rebelles opposés au président Azali Assoumani étaient retranchés depuis six jours.
Interrogé par le député Les Républicains de Mayotte Mansour Kamardine lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le ministre français de l’Intérieur Christophe Castaner a indiqué que « certains insurgés se sont échappés et sont arrivés à Mayotte », île française située à 70 km d'Anjouan, où ils demandent l'asile politique.
La provenance des armes en question
Aux Comores, ce sont les armes utilisées à Anjouan qui étaient mercredi au cœur du premier conseil des ministres depuis la fin du siège de la médina de Mutsamudu. Le gouvernement continue de mettre en avant la clémence dont il fera preuve envers quiconque ramènera les armes, souvent lourdes, utilisées par les insurgés la semaine dernière.
Mais d’où proviennent ces armes ? Dès le début des affrontements et les premiers échanges de tirs, cette question s’est posée. Immédiatement le désarmement de l'île, jamais terminé en 2008, a refait surface. A l'époque, moins d'un quart des armes seulement avaient été récupérées au terme de la crise du séparatisme d'Anjouan.
Reste à savoir si elles étaient tranquillement cachées chez des particuliers ou cachées et détenues par la classe politique à Anjouan. C'est là que le régime pointe du doigt le gouverneur de l'île, un farouche opposant aux réformes institutionnelles lancées par le président Azali Assoumani. Comment des civils lourdement armés ont-ils pu échapper à la vigilance des militaires qui les encerclaient ? Deux éléments reviennent chez différents témoins : on a fourni les armes aux rebelles et ils n'auraient jamais quitté la médina, voire l'île, sans complicité politique.