A l'heure où certains candidats déploient des moyens colossaux pour faire campagne, cette commission de contrôle se cherche toujours un budget de fonctionnement. Ses membres ne reçoivent pas leurs indemnités et ne disposent d’aucun local pour travailler. Des discussions entre l'institution et le ministère des Finances sont en cours depuis plusieurs semaines. La commission a déjà transmis ses besoins financiers aux autorités, notamment à la primature et à la présidence.
Qualifiée de véritable avancée par le Premier ministre en début de mois, l'institution semble être pour l'heure une coquille vide. Difficile dans ces conditions de mener à bien sa mission et de contrôler les comptes de campagnes des 36 candidats à la présidentielle, la provenance de leurs fonds et leurs dépenses.
Des candidats qui eux aussi ont du mal à se mettre en règle : ouvrir un compte unique de campagne et nommer un trésorier. Pour l'heure seul un candidat a transmis son relevé d'identité bancaire à la commission de contrôle des financements de campagne. Un manque de volonté pour certains. Pour d'autres, ce sont les banques qui bloquent l'ouverture du compte. C'est notamment leur statut de personnes politiquement exposées qui inquiètent les établissements bancaires.
Si la vérification des comptes de campagne semble être compromise, mince marche de manœuvre pour la commission : tenir informées la CENI et la Haute Cour constitutionnelle des candidats qui n'ont pas transmis leur compte de campagne.