Aucun blessé par balle n'est à déplorer, mais un important contingent militaire a été envoyé en renfort par avion dès lundi matin. « Le nécessaire sera fait pour contenir ce mouvement », assure Mohamed Daoudou, le ministre de l'Intérieur.
Il accuse les insurgés de ne pas avoir de « revendications » et explique que « ceux qui ont des choses à revendiquer, ils sont dans le dialogue ». Surtout, le ministre affirme avoir « pu identifier les organisateurs de cette déstabilisation du pays. Il s'agit très clairement de l'exécutif de l'île d'Anjouan, parce que du gouverneur jusqu'à son TPG aussi bien que tous ses conseillers, ils étaient sur le terrain. Ils ont été formellement identifiés par les forces de l'ordre ». Mohamed Daoudou se félicite d’ailleurs de l’attitude des forces de l’ordre qui « n'ont pas encore tiré » et « ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser » les émeutiers.
L’union de l’opposition affirme au contraire qu’il s'agit d'un mouvement contestataire citoyen, non téléguidé par des politiques et exprime son soutien à la population d'Anjouan. Ainsi, Moustoifa Saïd cheikh ne croit « pas que ce soit l'action d'un quelconque exécutif de l'île ». Il affirme que le pouvoir a « toujours la volonté » de « couper le gouvernorat de l'île de la population ». Il juge que « ce qu'il se passe à Anjouan est l'expression d'une oppression insupportable, c'est l'accumulation du bafouement des libertés. C'est ce qu'il faut craindre, que tout le pays s'embrase ».
Un couvre-feu de six jours a été instauré de 20h à 6h du matin sur l'île d'Anjouan.