Le mandat d'arrêt international a été émis vendredi à l'encontre de l'ancien vice-président, soit quatre jours après qu'il a quitté le pays. Même s'il est motivé sur le papier, ce document soulève bien des questions. Quels sont les éléments à charge ?
Rendu officiellement à la vie civile depuis le 28 août dernier, l'ancien vice-président Djaffar, parfaitement libre de ses mouvements, s'est envolé pour la Tanzanie lundi 3 septembre. Mais son frère figure parmi les cinq inculpés depuis un mois pour complot et attentat à la sûreté de l'Etat. S'agit-il ici de la même affaire ? Djaffar Ahmed Saïd se savait-il dans le viseur de la justice quand il a quitté le pays ?
Toutes les personnes ayant croisé sa route au moment de son départ ont été entendues par la police : deux agents de la police aux frontières, des agents du salon VIP de l'aéroport, un chef d'escale de la compagnie aérienne empruntée et même l'épouse apolitique de l'ex-homme d'Etat. Ces gardes à vue de 24 à 72 heures étaient-elles justifiées ? A ce moment-là il ne faisait pourtant l'objet d'aucun mandat ni de tout autre document indiquant des poursuites judiciaires ou même une assignation à résidence.
Il y a trois mois, le vice-président Djaffar se désolidarisait du régime en évoquant ses craintes de dérives du pouvoir. N'était-ce pas précisément ce dont il parlait ?