Seules quatre ONG internationales sur les quelque 130 agréées jusqu'ici au Burundi avaient déjà signé et déposé au ministère de l'Intérieur jusqu'à mardi midi, les quatre documents exigés par le pouvoir.
Les autres organisations, qui ont pu maintenir un front uni jusqu'à présent, tentent de coordonner leur réponse sur les deux points qui posent problème, les exigences en ce qui concerne leurs finances, ainsi que sur les équilibres ethniques de 60% de Hutus et 40% de Tutsis.
Leur objectif est d'arriver à une proposition commune qu'elles vont ensuite soumettre au gouvernement. Elles peuvent compter pour cela sur le soutien de la Banque mondiale et des principaux bailleurs de fonds du Burundi. En attendant, les premières conséquences de la suspension de leurs activités commencent à se faire sentir sur le terrain.
Les hôtels et restaurants de l'intérieur du pays ont perdu le gros de leur clientèle, de nombreux programmes en faveur de la population tournent au ralenti, mais c'est surtout le programme-phare du gouvernement burundais de rapatriement de réfugiés de Tanzanie qui est le plus touché, selon des sources RFI.
Plusieurs convois en provenance des camps de réfugiés de ce pays ont été annulés depuis l'entrée en vigueur de cette décision, alors que près de 2 000 réfugiés étaient rapatriés au Burundi chaque semaine par le HCR.
Et ce programme ne pourra pas reprendre tant que les ONG chargées de sa mise en œuvre seront suspendues, toujours selon nos sources, qui se demandent si le pouvoir avait réellement pris la pleine mesure de la situation.