La première question, c’est celle du poids des décisions du Conseil national de sécurité. Le ministre de l'Intérieur Pascal Barandagiye affirme que « le Conseil national de sécurité est un organe qui est au-dessus des ministères et qui est dirigé au plus haut sommet par le chef de l’Etat ». Argument avancé pour justifier qu’il n’entend pas « quoi que ce soit à cette communication ».
L'article 1er de la loi qui met en place ce conseil stipule pourtant qu'il est purement « consultatif ». Le vice-président du parti d'opposition Frodebu estime qu'il s'agit donc d'une grave violation de la loi. « Ce n’est pas parce qu’il est dirigé par le président de la République que, automatiquement, il est au-dessus de toutes les institutions du pays », rappelle Léonce Ngendakumana. « Tout ceci montre que la loi n’est plus une référence de la gestion des affaires de l’Etat. »
Les quotas ethniques, sujets de polémique
Le pouvoir se réfère à la Constitution pour imposer les quotas ethniques de 60% de Hutu et 40% de Tutsi aux ONG internationales, accusées d'avoir favorisé la minorité jusqu'ici. En aparté, la société civile et des responsables d'ONG rappellent que la Constitution burundaise ne fait référence à ce propos qu'aux entreprises publiques, en son article 148.
Certains, qui pratiquent déjà la discrimination positive, regrettent la méthode, en invoquant des problèmes « d'éthique ». Mais tous ces débats se font dans la plus grande discrétion, chacun disant craindre les réactions d'un pouvoir qui ne supporte plus la contradiction.