Une poignée d'hommes se déhanchent à l'entrée d'une maison sur le bord de la route, à Mulenge, en République démocratique du Congo (RDC). Il est à peine 15h mais l'esprit est déjà la fête. Il y a un mois, une dizaine d'habitants de ce village, autrefois déplacés, sont rentrés chez eux.
« Je suis vraiment content, déclare un homme. C'est vrai qu'on nous a forcés à rentrer. Mais finalement, il y a la paix ici. Et surtout, c'est chez nous. On va reprendre nos vies et essayer de cultiver. En attendant, on n'a presque rien à manger mais on est quand même content. »
« Paix retrouvée »
Ces habitants ont été déposés à Mulenge par les bus affrétés par le gouvernement, aux côtés de milliers d'autres anciens déplacés. Il a fallu se débrouiller pour parcourir à pied les derniers kilomètres. Avant de partir, les plus chanceux ont reçu quelques vivres. Joséphine est rentrée les mains vides.
« Il y avait de la farine, du sel, un peu d'huile et de haricots mais pas assez pour tout le monde, explique-t-elle. Et c'était la cohue, alors j'ai renoncé. Et puis, on a tellement souffert dans le site de déplacés. Je n'avais qu'une seule hâte : retrouver ma maison. »
Modeste, lui, en rentrant, n'a trouvé que des ruines. « Voilà, c'était ça ma maison mais elle s'est écroulée, indique-t-il. Je dois tout recommencer à zéro. Heureusement, le chef de village a accepté de m'héberger. Dans le site de déplacés, il y a avait des problèmes, ici aussi il y a des problèmes mais au moins je suis content, car l'important, c'est d'être rentré. »
Modeste ignore encore où il trouvera les moyens de se construire une autre maison mais il aime mieux ne pas trop y penser. Pour le moment, dit-il, « il faut savourer la paix retrouvée ».