La grande cérémonie de remise des diplômes de l'université du Zimbabwe n'aura pas lieu ce 14 septembre. Les professeurs, les étudiants et leurs familles sont priés de rester chez eux, tout comme les commerçants de rues qui n'ont plus le droit de vendre de la viande et du poisson.
Harare vit donc au ralenti. L'épidémie, partie du township de Glen View dans le sud, s'est répandue dans toute la capitale. L'accès à plusieurs points d'eau d'Harare a été condamné après que la mairie y a détecté la bactérie du choléra.
L'Organisation mondiale de la santé distribue elle des traitements aux presque 2 000 habitants contaminés depuis dix jours. Mais l'OMS s'inquiète. Une résistance aux premiers antibiotiques se serait développée et le pays manque cruellement de médicaments.
La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge s’inquiète de la propagation rapide de l’épidémie dans la capitale : « L’idée derrière l’interdiction de tous rassemblements est d’éviter que l’épidémie ne se propage au travers des gens qui se serrent la main ou qui s’embrassent, explique Karikoga Kutad-Zaushe. Et c’est impossible d’éviter tout contact lors d’un rassemblement. Mais la véritable source de contamination provient du problème de pénurie d’eau. Quand il n’y a pas d’eau, la population utilise l’eau provenant de puits qui sont peu profonds. L’eau peut sembler propre, mais en réalité elle ne l’est pas. Car ces puits sont souvent ouverts et ne sont pas protégés. »
L'autre inconnue est la tenue de la controversée cérémonie d'investiture de Nelson Chamisa samedi. Le candidat de l'opposition conteste les résultats de la récente élection, remportée par Emmerson Mnangagwa. Chamisa devrait s'auto-investir à Harare en tant que « seul président légitime », selon ses mots. Une cérémonie qui n'a pour l'heure pas été interdite par les autorités.