La police éthiopienne s'appuie sur les résultats des analyses balistiques. La poudre prélevée lors de l'autopsie correspond à celle du pistolet retrouvé dans la voiture. Une arme enregistrée au nom de Simegnew Bekele, le directeur de projet du barrage de la Grande renaissance depuis une dizaine d'années. Le tir mortel a été réalisé à bout touchant sous l'oreille droite.
Autre indication, selon le chef de la police fédérale : plusieurs lettres écrites par l'ingénieur du grand barrage. Mais aussi des coups de téléphone à son secrétaire, à ses enfants. A chaque fois, le ton employé pouvait laisser penser à un adieu d'après Zeinu Jemal.
Selon l'agence de presse officielle ENA, Simegnew Bekele y évoquait notamment sa frustration et la pression subie à cause des retards dans la construction du barrage sur le Nil Bleu. Le gouvernement a récemment reconnu que les travaux pourraient prendre encore dix ans. D'après le chef de la police fédérale, le surcoût financier du chantier pourrait aussi avoir contribué à ce geste dont les enquêteurs veulent déterminer plus précisément les causes.
L'investigation va donc continuer. A l'annonce de sa mort, en juillet, une foule nombreuse avait manifesté à Addis Abeba et Gondar, la ville natale de Simegnew Bekele.