Il y a quelques semaines pourtant, le ton était une nouvelle fois monté entre Addis-Abeba et Le Caire. Mais ce mercredi au petit matin, après 12 heures de négociations, les trois parties sont tombées d'accord.
Le rapport préliminaire d'impact des sociétés françaises BRL et Artelia posait problème. Éthiopie et Soudan voulaient pouvoir l'amender, ce que Le Caire refusait. L'Égypte a fait un pas : chacun des États va pouvoir faire des remarques et poser des questions. Les entreprises d'expertise devront y répondre mi-juin.
Autre avancée : un comité technique va être mis sur pied afin d'examiner des scenarii alternatifs de remplissage du barrage. Il sera composé de cinq membres de chaque pays, comme l'explique Sileshi Bekele, le ministre éthiopien de l'Eau, de l'Irrigation et de l'Electricité : « Par exemple venant des universités des trois pays ou bien des experts indépendants et guidés par la science, pour évaluer les opérations de remplissage et de fonctionnement du barrage en simulant avec des modèles. »
Les trois pays ont aussi convenu de réfléchir à une meilleure intégration sous-régionale, économique notamment. Chacun doit plancher sur des secteurs d'activités qui pourraient être concernés. Un mécanisme de financement doit aussi être proposé en juillet lors du prochain sommet entre chefs d'État. Ce sera au Caire. Des sommets qui devraient maintenant être organisés tous les six mois entre Abdel Fattah al-Sissi, Omar el-Béchir et Abiy Ahmed.