Ce lundi matin à Kinshasa, les militants se sont retrouvés dans le but de déposer un mémorandum. Une petite trentaine de militants s’étaient donné rendez-vous au rond-point Kin Mazière à quelque 600 mètres de la Commission électorale. Une distance qu’ils ont parcourue à pied. Le drapeau congolais noué autour du front ou sur les épaules pour certains et brandissant des pancartes avec ce slogan : Non à la machine à voter.
C’est devant la Céni qu’ils ont été interpelés. Ils n’ont donc pas pu déposer leur mémorandum. La police en a d’abord tiré deux ou trois dans un pick-up et rapidement les autres militants les ont rejoints d’eux-mêmes. C’est en continuant de chanter, poing dressé vers le ciel et sous les yeux des passants qu’ils ont été conduits toujours jusqu’au siège du commissariat provincial. Ils y ont passé une heure environ avant d’être relâchés.
Le chef de la police de Kinshasa les accuse d’avoir troublé l’ordre public. Et d’avoir cherché à se faire interpeler pour attirer l’attention. « 22 personnes, ça ne représente rien dans la capitale. Ce n’est même pas une goutte d’eau dans l’océan », estime-t-il. La Lucha répond qu’elle manifestait « pacifiquement comme l’y autorise la Constitution ». Le mouvement citoyen voit dans ces interpellations le signe que « le climat actuel ne permet pas d’organiser de bonnes élections » et menace d’appeler au boycott du scrutin « si le président de la Commission électorale n’est pas remplacé » et si ses revendications ne pas entendues.